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Les panneaux de signalisation routière sont-ils efficaces?

By February 2, 2017January 29th, 2020Uncategorized

À quel point les panneaux pour la sécurité au volant sont-ils efficaces?

Il y a quelques années, une personne outrée a fait paraître une lettre dans son journal local concernant les panneaux de signalisation annonçant la traversée courante de chevreuils présents sur une autoroute locale. Elle ne pouvait comprendre pourquoi les traversées de chevreuils se trouvaient toujours sur des autoroutes… Ne serait-il pas possible de réduire les accidents en indiquant aux chevreuils de plutôt traverser sur des routes moins achalandées?

Nous pouvons en rire, mais l’histoire soulève tout de même un point intéressant. À quel point les panneaux de signalisation routière sont-ils efficaces? Qu’il s’agisse d’un panneau très fréquent comme celui annonçant une « courbe ou virage raide » ou d’un plus rare comme celui annonçant la « présence possible d’orignaux », nous les retrouvons partout où nous voyageons. Les ministères du Transport considèrent qu’ils améliorent la sécurité routière, mais quel est leur efficacité réelle?

Il paraît que la réponse se situe entre « pas génial » et « pas certain ». Peu d’études ont été menées sur l’efficacité des panneaux de signalisation routière et celles qui existent indiquent un manque étonnant d’efficacité. Le ministère du Transport du Minnesota a, par exemple, admis ce qui suit :

« Les panneaux qui avisent les conducteurs de rencontres ou de situations rares, comme une traverse de chevreuils ou des enfants qui jouent, n’ont pas de répercussions persistantes sur le comportement du conducteur. L’utilisation à grand échelle ou l’utilisation inappropriée des panneaux de signalisation réduit leur efficacité globale. »

Tom Vanderbilt, auteur du livre Traffic: Why We Drive the Way We Do (and What It Says About Us), mentionne ceci :

« Les conducteurs voient régulièrement des panneaux de signalisation de passages de chevreuils (aux États-Unis) ou d’éléphants (au Sri Lanka) ou de chameaux (en Tunisie). Il est difficile de déterminer ce qui passe par la tête d’un conducteur lorsqu’il voit le panneau de signalisation d’un passage de chevreuils, d’éléphants ou de chameaux. Toutefois, des études ont démontré que la plupart des conducteurs ne modifient pas du tout leur vitesse de conduite. »

Il est étonnant que l’efficacité des panneaux de signalisation n’ait jamais fait l’objet de davantage de recherche, puisque nous pouvons apercevoir ces derniers sur toutes les autoroutes ou routes achalandées. Aussi rares soient-elles, les recherches effectuées n’ont pas démontré que les panneaux de signalisation avait un effet considérable sur la réduction des accidents dans les zones dangereuses. En fait, plusieurs experts croient que l’objectif principal des signaux de signalisation routière n’est pas de réduire les accidents mais plutôt de fournir une protection au gouvernement qui les affiche en cas de poursuite.

Pourquoi ne sont-ils pas efficaces?

Pourquoi donc les signaux de signalisation routière ne fonctionnent-ils pas comme prévu? Il semblerait que cela est attribuable à plusieurs facteurs. Marc Green, dans son article intitulé The Psychology of Warnings (La psychologie des panneaux d’avertissement) implique que le conducteur effectue une analyse coûts-avantages, dans laquelle il fait peser les facteurs suivants :

  1. Coût de la conformité – la plupart des panneaux de signalisation routière, dans leur message le plus fondamental, indiquent « ralentissez car quelque chose de dangereux s’en vient. » Le conducteur, consciemment ou non, considérera l’inconvénient d’être en retard ou les commentaires sur sa lenteur dans le cadre du coût lié à la conformité. Green indique que le problème est similaire avec les étiquettes de mise en garde sur les produits. L’augmentation du « temps requis pour la lecture » peut être interprétée comme le « coût de la conformité ». Qui prendra le temps de lire toute une étiquette de produit lorsqu’un travail urgent est à faire?
  2. Perception du dangerdanger – il s’agit toujours du même problème, soit le risque par rapport au danger. La plupart des conducteurs s’immobiliseront aux panneaux d’arrêt parce qu’ils comprennent que s’ils ne le font pas, ils risquent davantage d’être heurtés. Par contre, si vous utilisez la même route depuis des années et n’avez jamais vu un chevreuil, vous pourriez en venir à penser que même si les conséquences de frapper un chevreuil sont élevées, le risque que cela survienne est quant à lui faible. Paradoxalement, les personnes qui ont pleinement confiance en leurs aptitudes de conduite sont plus susceptibles d’ignorer de tels panneaux. Green souligne « l’une des ironies liées aux avertissements est que plus le visionneur est expérimenté et compétent, plus l’effet de familiarisation est élevé et plus grand est le risque que la mise en garde soit ignorée. Par exemple, les membres d’une équipe de plongée sont les plus susceptibles d’ignorer les panneaux « Plongée interdite ». De plus, le comportement grégaire peut également être un facteur : si tout le monde roule vite, cela semble plus sécuritaire que si tout le monde réduit sa vitesse.

Chaque conducteur évaluera ces deux facteurs et prendra (peut-être inconsciemment) la décision d’obéir au panneau ou de l’ignorer et de risquer qu’un événement désagréable survienne plus loin sur la route.

Conformité et compréhension

Les experts de la sécurité travaillent maintenant de plusieurs façons pour déterminer quels facteurs psychologiques font en sorte que les personnes décident d’obéir aux panneaux de signalisation. Par exemple, l’efficacité des panneaux peut être amoindrie si ces derniers apparaissent partout. Par conséquent, les panneaux devraient être affichés uniquement où des dangers importants existent vraiment. Green a mentionné ce qui suit :

« Les personnes ont inconsciemment apprise la règle générale voulant que les affiches et panneaux soient plus grands et plus voyants selon leur importance, probablement parce qu’ils seront ainsi aperçus plus rapidement. Les visionneurs sont donc plus susceptibles de considérer les panneaux qui sont petits, décolorés ou installés en périphérie comme signalant un risque de moindre importance. »

Ces facteurs s’appliquent à tous les conducteurs, mais ils sont également un enjeu important pour les étiquettes de sécurité au travail et celles destinées aux consommateurs. Les concepteurs des étiquettes de l’OSHA ou du SIDMUT doivent évidemment se conformer aux règlements, mais la compréhension de la psychologie des panneaux de sécurité est également importante pour créer une étiquette efficace. L’étiquette doit être en mesure de persuader le lecteur que la conformité est vraiment la réponse présentant le meilleur rapport coûts-avantages. En étudiant ce que nous avons appris au sujet des panneaux de signalisation routière, nous pouvons découvrir les nuances psychologiques susceptibles d’améliorer l’observance de l’étiquette par les utilisateurs.

Heureusement, les étiquettes de l’OSHA et du SIMDUT contiennent des conseils de prudence qui indiquent précisément à l’utilisateur ce qu’il doit faire pour préserver la sécurité, une caractéristique souvent absente sur les panneaux de signalisation routière. Par exemple, que devrait faire un conducteur lorsqu’il est face à un panneau signalant un « risque d’éboulement »? Il devrait éviter la zone? Porter un casque protecteur lorsqu’il traverse la zone? Je n’ai d’ailleurs jamais compris comment les conducteurs traversant une route nationale écossaise devaient réagir en présence du panneau concernant les virages aveugles – « La circulation en sens inverse pourrait se trouver au centre de la route » – qui ne donne aucune suggestion aux conducteurs sur la façon de négocier le virage de manière sécuritaire.

Avez-vous vu des panneaux de signalisation efficaces ou inefficaces particuliers? Si oui, faites-nous en part dans la section des commentaires. En outre, si vous avez des questions sur l’étiquetage pour la sécurité au travail ou pendant le transport, veuillez communiquer avec le Centre de Conformité ICC au 1 888 442-9628 (É.-U.) ou 1 888 977-4834 (Canada).

Barbara Foster

Barbara Foster graduated from Dalhousie University with a Master’s degree in Chemistry and a Bachelor’s degree in Education. As one of ICC Compliance Center’s most senior employees, she has worked in the Toronto office for the past three decades as a Regulatory Affairs Specialist and Trainer. She is fluent in various US, Canadian, and international regulations involving transportation, including TDG, 49 CFR, ICAO, IMDG, and the ADR/RID. She also specializes in the hazard communication standards of OSHA, WHMIS, CCCR, and the Globally Harmonized System for Classification and Labelling (GHS). Barbara is the author of ICC’s TDG Clear Language Driver and Handler’s Guide. Currently, she is a participant on the Canadian General Standards Board committee where she creates training standards for transportation of dangerous goods in Canada and is a past Chair of the Dangerous Goods Advisory Council.