Skip to main content

Expédition d’un élément moins courant — Brome

Qu’est-ce qu’une personne fait lorsqu’elle doit expédier un élément qui sort du domaine de « l’ordinaire »?

J’ai du expédier quelques petites bouteilles de brome pour un client le mois dernier. J’étais plus concerné par le processus que je ne l’aurais cru. Avant même d’approcher les bouteilles, je me demandais ce qui était si pire avec ces dernières. Pourquoi le brome est-il dangereux?

J’ai lu la FS pour avoir une idée du produit que je m’apprêtais à manipuler. Puisque le colis était livré par voie maritime, j’ai aussi consulté le code IMDG. Selon ce dernier, le produit a une odeur extrême irritante, il constitue un oxydant puissant et il est hautement corrosif pour la plupart des métaux. Il est également toxique en cas d’ingestion, de contact cutané ou d’inhalation. En outre, il peut causer des brûlures à la peau, aux yeux et aux muqueuses. On peut donc affirmer qu’il est passablement dangereux.

Voici sa classification : UN 1744, BROME, CLASSE 8 (6.1), GE I

Comme vous pouvez le constater, c’est une matière du groupe d’emballage I. J’ai donc consulté l’instruction d’emballage P804 de l’IMDG pour déterminer ce qui était requis pour son emballage. C’est là que j’ai découvert que cela était totalement différent des P001 et P002 réguliers que nous voyons fréquemment. Cette instruction énumère quatre façons possibles d’emballer cette matière, lesquelles varient selon le type d’emballage intérieur qui est utilisé pour contenir le liquide en question. Pour vous donner une idée, la partie 1 fait référence à l’utilisation de contenants en verre, la partie 2 à celle des contenants de métal ou de fluorure de polyvinylidène (PVDF), la partie 3 à l’utilisation de fûts ou d’emballages composites, et finalement la partie 4 concerne les contenants sous pression. En fin de compte, ce long ensemble d’instructions est devenu relativement simple lorsque j’ai appris que le brome était expédié dans des bouteilles de verre de 0,5 litres.

De toute façon, je ne voulais pas envisager de transférer la matière dans un autre contenant, et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que la matière est dangereuse et aurait présentée une menace pour mon corps et celui des personnes de mon environnement. De plus, en la conservant dans la même bouteille, j’évitais également les tracas consistant à déterminer s’il existait des problèmes de compatibilité entre le brome et les contenants intérieurs que nous créerions en la transférant dans un nouvel emballage intérieur. Puisque le fabricant l’a emballée dans du verre sans qu’il y ait d’incident, nous allions donc faire de même. Dans ce cas, cela assurait également le bon scellement des bouchons.

Voici ce que la section sur les bouteilles de verre stipulait :

Les emballages combinés avec une masse brute maximale de 25 kg, composés d’un ou de plusieurs emballages intérieurs en verre avec une capacité maximale de 1,3 litres chacun et remplis à 90 % ou moins de leur capacité, dont le ou les bouchons de ces derniers doivent être physiquement maintenus en place par des moyens en mesure de prévenir leur retrait ou leur relâchement en cas de chocs ou de vibrations pendant le transport, doivent être insérés individuellement dans :

* Des récipients en métal ou en plastique rigide avec des matières de calage et d’absorption en quantité suffisante pour absorber tout le contenu du ou des emballages intérieurs en verre emballés dans des emballages extérieurs :

* 1A1, 1A2, 1B1, 1B2, 1N1, 1N2, 1H1, 1H2, 1D, 1G, 4A, 4B, 4N, 4C1, 4C2, 4D, 4F, 4G, ou 4H2.

Résumons donc tout cela :

  1. Je peux utiliser une boîte 4G comme emballage extérieur tant que son poids brut n’est pas supérieur à 25 kg. Cela est relativement simple.
  2. La capacité maximale des bouteilles intérieures ne doit pas surpasser 1,3 litre. Cela peut sembler étonnant à lire, mais heureusement nous travaillons avec des bouteilles de 0,5 litre. De toute manière nous n’aurions sûrement pas des bouteilles de 1,3 litre en stock. Nous sommes donc corrects pour cet aspect.
  3. La bouteille ne peut être remplie à plus de 90 % de sa capacité. J’ai entendu parler des creux, mais il s’agit d’une demande étrange.
  4. Les bouchons doivent être maintenus en place avec du ruban. Cela est déjà fait. En fait, le fabricant m’a remis les bouteilles déjà dotées d’un ruban.
  5. Nous devons utiliser une sorte de récipient de métal pour maintenir la bouteille de verre en place. Par chance, nous avons des contenants de peinture qui feront l’affaire. Les contenants de peinture de 1 gallon n’étaient pas suffisamment hauts, mais nous en avions des plus grands qui convenaient parfaitement.

Afin de m’assurer que les bouteilles n’étaient pas remplies à plus de 90 % de leur capacité, j’ai du communiquer avec le fabricant. En moins de deux jours j’avais reçu la confirmation écrite que les bouteilles n’étaient pas remplies à plus de 90 %.Une fois cela effectué, il ne restait qu’à poursuivre la routine d’emballage comme à l’habitude. Chaque bouteille a été insérée dans un sac, chaque sac dans un contenant de peinture avec de la vermiculite, chaque contenant de peinture dans un autre sac, et chacun d’eux ont été placés dans des boîtes 4GV distinctes en utilisant encore de la vermiculite. Les emballages ont été marqués et étiquetés et un document a été rédigé.

L’un des éléments à retenir de cet exercice est qu’il ne faut pas baisser les bras, même lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles instructions qui semblent très complexes.

Si vous rencontrer une situation similaire, je vous suggérais ce qui suit :

Apprenez à connaître la matière avant d’amorcer le travail. Lisez la FS et réfléchissez à ce que vous feriez advenant un accident. Dans mon cas, j’ai expliqué les dangers potentiels à tous mes collègues qui auraient pu circuler dans la zone contenant les marchandises dangereuses. Nous les avons conservées dans notre entrepôt pendant que nous attendions la confirmation de la capacité des bouteilles. Personne n’a eu à déplacer les bouteilles contenant le brome, car nous avions prévu à l’avance de leur réserver une zone où il n’y a pas de circulation.

  1. Analysez votre propre situation et demandez-vous ce qu’elle exige. Dans mon cas, une fois que j’ai eu déterminé que nous avions des bouteilles en verre, 75 % des instructions sont devenues inutiles.
  2. Lisez les détails pour découvrir ce qui est pertinent à votre cas. Assurez-vous de satisfaire chaque partie. Posez-vous la question suivante : « Si j’observe à la lettre le plan que j’ai en tête, vais-je satisfaire tous les éléments de cette instruction? »
  3. Prenez votre temps et observez votre plan sans omettre des étapes, et surtout n’ayez pas peur de demander de l’aide. Une excellente façon d’éliminer les erreurs consiste à demander à un collègue de vérifier votre travail.

Nous recevons constamment des demandes qui sortent de l’ordinaire. Ce sont ces dernières qui nous permettent d’apprendre, tout en maintenant notre intérêt. Si vous décidez d’entreprendre un projet difficile, assurez-vous simplement de satisfaire tous les règlements applicables.

Welcome to ICC

Which site would you prefer?